Salah Nezzar, dans un moment de notre histoire, l’attaque du poste de l’armée française, situé dans
« Aujourd'hui, c'est la nation qui se recueille autour de ceux qui ont fait le sacrifice ultime, qui ont donné leur vie pour notre pays. On vient leur dire merci du fond du coeur. Je pense qu'on leur est vraiment redevable, il ne faut vraiment jamais, jamais oublier qu'il y a des jeunes de 18, 19, 20 ans qui sont morts pour qu'on vive dans la liberté et la démocratie. »
Si l’Algérie a connu depuis des décennies la colonialisation, la faim et la misère, elle peut se rassurer sur la « qualité guerrière » de ses rejetons. Au début du conflit Algérien, mal engagé pour les combattants de libération, le mot d’ordre été de tenir face à au colonisateur. Le sacrifice des moudjahidines, dont Salah Nezzar, signifie aussi « la victoire proche et certaine de la morale sur la barbarie ».
Vers la fin de l'année 1955, l'armée Française s'installa à Tafrent. Les soldats fouillaient jours et nuits les villages et les mechtas environnantes. Ils pillaient les maisons de la population en majorité paysanne, violaient leurs femmes et filles, détruisaient leurs récoltes et massacraient leurs bétails. Les moudjahidines pensaient mettre un terme à ces oppressions infernales dont souffraient tous les habitants innocents et sans moyen de défense. Il pensa aussi au moyen de soudoyer les Algériens exerçants sous le drapeau Français. Ils prirent contact avec le sergent Salah Nezzar responsable de relève jour et nuit, pour lui annoncer le projet et solliciter son aide importante. Ils lui avaient promit une collaboration totale et efficace, Le sergent accepta sans hésiter. C'est ainsi que les contacts secrets avaient lieu, presque quotidiennement, le plus souvent à Ain-Touta au café dénommé : Bouyekhf, ou fut organiser, le projet de destruction du camp militaire de Maafa. Celui-ci se chargea aussi d'informer les moudjahidines sur les déplacements de l'armée Française. Un responsable (si salah) le revit plusieurs autres fois afin de régler les détails de l'opération. Lors de leur dernière rencontre, Salah Nezzar et Si salah ont définitivement tranché en ce qui concerne la date de l'opération. En l'occurrence, la nuit du 30 mai 1956 à une heure du matin. Cette opération était entourée d'une discrétion totale et la date retenue était maintenue secrète, le groupe était composé de soixante-quinze personées. Il faudrait neutraliser d'abord les sentinelles et que le succès de l'opération en dépendait complètement, tache confiée au plus expérimenté, a salah nezzar. Comme convenu, le signal du début entraîna le lancement du mot de passe à l’intérieur du camp pour annoncer le déclenchement de l’opération. L’attaque commença et les combattants levèrent les fils de fer barbelé pour céder le passage. Ainsi, conformément aux directives, les sentinelles furent éliminées presque toutes à l’arme blanche et tous les moudjahidines ont réussi chacun à prendre sa position. C’est ainsi qu’une bataille farouche a été livrée par nos glorieux combattants qui s’est soldée par une réussite totale. Le positionnement d’un fusil mitrailleur 30 américain face à la porte du camp coupa la sortie aux soldats français qui tombaient les uns après les autres à l’intérieur du camp. On déplora finalement quatre Chouhadas du côté des combattants : Hassen Djidjeli, Ali Araar, Tahar Mahmahi et Lebledi. Alors que pour le camp ennemi, on recensa une centaine de morts. Au même moment, aidé de civils, des moudjahidines étaient chargée de s’emparer de toutes les armes et munitions disponibles au camp. Le butin fut transporté et fut dissimulé pour servir aux prochaines batailles et pour armer les nouvelles recrues. Les pistes environnantes furent également sabotées afin de ralentir l’arrivée de renforts d’Aïn-Touta et compliquer d’avantage la tâche aux soldats. Les représailles des forces françaises furent à la hauteur de la barbarie du colonisateur. Ils utilisèrent tous les moyens terrestres et aériens et le douar de Maafa a été complètement brûlé. Leurs tentatives de rattraper les rebelles sont restées cependant vaines, car les braves combattants s’étaient déjà repliés loin dans les montagnes la période qui suivi l’attaque fût extrêmement délicate pour les moudjahidines. Ils devaient en fait se terrer pendant un bon moment à cause du déploiement intensif des forces ennemies sur le terrain. C’est ainsi qu’ils se dispersèrent par petits groupes.
Lorsque le colonel Amirouche, assistant au Congrès national de la Soummam (Kabylie) en août 1956, apprit la mort de Mustapha Benboulaid, il décida, simplement accompagné de deux moudjahidines, à savoir Benmalem Hocine et Tayeb Mouri (ses deux gardes du corps), de partir immédiatement aux Aurès, plutôt que de communiquer par courrier les directives et les lois décrétées par le Congrès de la Soummam. Il estima qu’un travail d’explication et de sensibilisation devrait être fait et y tenait à s’en charger personnellement. La disparition tragique de Mustapha ne devait en aucun cas compromettre la poursuite de la lutte disait-il. A Chelia ils restèrent deux jours puis continuèrent la marche jusqu’au centre de la wilaya I, Alors que Amirouche était sur le « qui vive « à cause de la méfiance de certains chefs locaux mouchaouchines ou dissidents qui voulaient contester sa présence, même s’il ne présentait aucune hostilité, puisqu’il n’avait aucune unité derrière lui. Il remarqua une sympathie de la part de la plupart des combattants de la région, mais avec Salah Nezzar et un certain Bariki, c’était autre chose ; tous les deux voulaient l’accompagner en Kabylie. Ces deux aurassiens s’étaient avérés d’un courage extraordinaire. Si Saleh Nezzar tomba au champ d’honneur très tôt, El Bariki lui, eut un long parcours en Wilaya III.
Salah Nezzar a obtenu la médaille de Victoire pour sa bravoure dans les tranchées au cours des batailles de la guerre d'indochine et continua à faire preuve de bravoure et de détermination pour son peuple et la libération de sa chère patrie. Durant l’attaque de la caserne de Maâfa, Salah Nezzar se retrouva seul face à 20 soldats ennemis. Au lieu de se rendre, il riposta en vidant son révolver deux fois, puis en se servant d'un fusil français qu'il avait ramassé par terre, blessé et ensanglanté, Salah continua de se battre et poursuivit les soldats ennemis en fuite : il en tua soixante cette nuit.
C'est au cours de cette horrible guerre que nombre d’Algériens ont fait preuve d'endurance, de courage et de sacrifice. L'héroïsme d'hommes tel que Salah, ne pourra jamais effacer la misère, l'horreur et les dommages qu'engendre la guerre.
Ci joint une copie du rapport de la securite militaire sur le martyr Salah NEZZAR apres sa défection.
FICHES DE RENSEIGNMENTS - 10° REGION MILITAIRE
DIVISION DE CONSTANTINE
Concernant : un Sous-Officier Déserteur 3/7° R.T.A.
et Traitre. N 250/3/7° R.T.A. /SC.
I.- RENSEGNEMENTS DE L’ETAT CIVIL -
NOM ET PRENOMS : NEZZAR Salah
Grade : Sergent – Matricule au Corps 1255.
Né le 24 Juillet 1925 à Douar BOUGHEZAL –C. Mixte de CORNEILLE. (CONSTANTINE).
Fils de NEZZAR Ali ben Abdallah et de Feue NOUI Ghanoudja bent Ahmed.
Situation de Famille : Célibataire.
Domicile Habituel : 13. Rue BUGEAUD – BATNA.
A Donné comme adresse de la personne à prévenir en cas d’accident :
M. NEZZAR Mohamed son Frère.
Sous-Brigadier de la Police d’Etat a MILIANA (ALGER).
II.- RENSEGNEMENTS D ORDE MILITAIRE -
Corps et Unité : 3/7° R.T.A. -10° Compagnie (arrivé le 3 MAI 1956)
Date d’Entrée en Services : 16 Avril 1947.
Date de Fin de contrat : 16 Juillet 1957. Corps Antérieurs : 7° R.T.A. (F.F.A.) – 3° R.T.A. – 4/7° R.T.A. – 2/21 R.T.A. – C.I. 7.
Séjour en E.O. – du 24 Aout 49 au 21-8-51. Du 20.1.1953 au 8.11.1954.
Citations : Une à l’ordre de la Brigade et une à l’ordre du Régiment.
Décoration: Croix de Guerre des T.O.E. avec 2 Etoiles de Bronze.
Médaille Coloniale et Commémorative d’INDOCHINE.
PUNITIONS : 8 Jours d’A.S. et 8 Jours d’A.R.
Manière de Servir : Très Bonne.
- A quitté sur sa demande la C.I. 7 de TALERGMA pour servir au 3/7° R.T.A.
- Arrive depuis le 3 Mai, était encore peu connu.
- Avait été très bien noté par ses corps précédents et était donné comme Sous-Officier F.M.A. intelligent, instruit, actif ; sportif, très digne de confiance.
II.- RENSEGNEMENTS CONCERNANT LA DESERTION :
- Apres avoir tenté d’égorger, puis abattu d’une rafale de P.M. la sentinelle, au poste N.W. le Sergent NEZZAR a introduit les rebelles dans le poste de DJEBEL-GROUN, le 30 Mai à 01 h 10. Aidé par son complice, le Caporal GHESMOUNE, il les a conduits dans tous les points sensibles.
- A assassiné lui-même le radio (caporal CHABIN), le sous-lieutenant JEANNEST, le Sergent BELAMRI. Il est prouvé qu’il a assassiné également le sous-lieutenant ROUBAUD et trois tirailleurs FRANÇAIS de souche.
- Lorsque les Rebelles ont évacué le poste après l’avoir partiellement incendie le Sergent NEZZAR est parti avec eux, répartissant le butin et les prisonniers.
- Les quelques Tirailleurs qui ont réussi à s’échapper sont unanimes à déclarer qu’au cours de la fuite NEZZAR partageait le commandement de la bande avec le Chef Rebelle AIT AZZOUZ Hocine (Déserteur comme lui).
Désignation des pièce Nombres OBSERVATIONS
/S du Sergent NEZZAR Salah NEZZAR Salah a du vraisemblablement
Déserteur et Traitre du 7° R.T.A. être travaillé avant de trahir.
Fiche de Renseignement … 1 Un des Frères du Sergent Nezzar est
Traduction d’une lettre……… 1 Sergent-Chef à la C.A.R. 111.
Il y a lieu de surveiller l’attitude du Sous Brigadier NEZZAR Mohamed Sous Brigadier de la Police d’Etat à MILIANA.
DESTINATAIRES : Le 5 JUILLET 1956
Mr Le Commissaire de la Police le Capitaine FLOUR Officier de la d’Etat de MILIANA Sécurité Militaire de la Subdivision d’Orléansville.
”Pour Information” Poste SSDN/FQ/G/ de la D.A.
”à Titre de Compte rendu”.
Ci-Dessous une traduction d'une lettre de Nezzar Ammar a Salah NEZZAR intercepter et traduite par la sécurité militaire francaise.
TRADUCTION
D’une lettre adresse de Tunis au traitre NEZZAR Salah Ben Ali déserteur du III/ 7° R.T.A.
TUNIS le 30.5.1956 Correspondant au 20.11.75 de l’Hégire.
Mon cher Frère ! Salah Ben Ali NEZZAR. !
Je vous souhaite une excellente santé et une paix heureuse a vous et à vos frères militaires qui doivent aux coupes du supplice colonialiste tyrannique et oppresseur, qui est apparu avec les forces qu’il a engagé dans notre cher pays.
Voilà ce que je t’expose en cet instant de laisser (en attendant de suivre les cours) – car l’expérience est à bon terme et elle trouvera son effet le mois prochain si dieu le très haut veut. De même que je souhaite le succès a tous mes frères étudiants qui luttent pour acquérir la science et pour redonner sa place a la noble langue arabe qui est celle dans laquelle s’est révèle le Coran le considérable.
Voilà ce que je suis en mesure de te dire et pour terminer accepte mon profond respect. Puisses-tu demeurer dans le bien. !
Salut !
De la part de ton frère Ammar Ben Ali NEZZAR – TUNIS –.
Au verso de l’enveloppe, figure l’adresse suivante
NEZZAR Ammar ben Ali Hadj
Souk des Sacs n 1 TUNIS.
F.T.C.
BATNA, le 6 Juin 1956
Le Lieutenant VALLORD Officier A.M.M.
du 7éme R.T.A.
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