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Le martyr Saleh Bennadji mort a 19 ans. Jeune et soldat durant la guerre d’Algérie. « L’Algérie a to

« Aujourd'hui, c'est la nation qui se recueille autour de ceux qui ont fait le sacrifice ultime, qui ont donné leur vie pour notre pays. On vient leur dire merci du fond du coeur. Je pense qu'on leur est vraiment redevable, il ne faut vraiment jamais, jamais oublier qu'il y a des jeunes de 18, 19, 20 ans qui sont morts pour qu'on vive dans la liberté et la démocratie. »

Pourquoi faire cette guerre, et à cet âge-là ? Comment faut-il « avoir dix-neuf dans les Aurès » ? Communauté d’âges, de souvenirs et d’incertitudes : les jeunes Algériens ont appris durant la guerre d’Algérie comment se forge une génération. Jamais ni leurs ainés ni eux-mêmes n’en ont douté. Un double destin en partage, celui d’une enfance vécue dans les affres de la colonialisation et d’une jeunesse frappée de plein fouet par la guerre d’Algérie: voilà ce qui du moins, par-delà les différences d’ordre social et culturel, constitua l’expérience commune aux jeunes Algériens durant la guerre de libération de l’Algérie. Si une génération se reconnaît dans des événements majeurs qui la fondent, ces deux évènements venues pour eux s’entrechoquer furent sans doute déterminants.

La guerre a certes le plus souvent le visage de la jeunesse, mais le conflit algérien l’eut peut-être plus que tout autre. En effet, qu’officiellement le gouvernement français, lui fît endosser les euphémismes de « pacification » ou d’« opérations de maintien de l’ordre », cette guerre fut longue et féroce. C’est pourquoi les hommes transformés en soldats sur la terre d’Algérie eurent pour première caractéristique la grande homogénéité de leur âge : la majeure partie d’entre eux avait entre dix-huit et vingt-deux ans, un peu plus pour les anciens combattants de la seconde guerre mondiale ou de la guerre d’indochine . Que signifiait, non pas seulement faire cette guerre-là, mais la faire à cet âge-là ?

On ne saurait conférer à des événements vécus à la première personne, et par là, irréductibles à toute généralisation, une unité qu’ils n’eurent pas, ni considérer la guerre d’Algérie comme un bloc chronologique et géographique. Ce dont il s’agit bien plutôt, c’est de rappeler comment l’armée algérienne voulut apprendre la guerre à ces jeunes, et en quoi l’instruction militaire qu’elle leur donna prit en compte cette particularité juvénile et générationnelle. Par suite, la signification que les jeunes donnèrent à leur expérience combattante fut-elle redevable d’un certain legs : celui des conflits qui les avaient précédés, et tout particulièrement de la guerre d’indochine et la seconde guerre mondiale ? Ce qui retiendra l’attention ici, c’est bien la part prise par la mémoire et la culture de guerre dans la transmission d’une génération à l’autre, d’un point de vue générationnel.

Les archives militaires donnent ainsi une vision éclairante de la manière dont le haut commandement de l'Armée de Liberation Nationale (ALN) considérait les jeunes gens qui venaient a lui. Tantôt perçus comme des hommes faits, qui pouvaient être soumis aux traitements les plus durs, et il paraissait alors normal qu’ils eussent à subir les conditions de vie que leurs prédécesseurs, sur tous les fronts de toutes les guerres, avaient connues avant eux. Et il est vrai que, au cœur de la guerre de libération de l’Algérie, l’entraînement physique à la guérilla eut des exigences que la routine du temps de paix n’avait pas. Les directives sur la conduite de l’instruction étaient explicites quant aux buts à atteindre par un durcissement: il s’agissait de fournir à l’armée de libération des hommes résistants, aptes à supporter la fatigue, les efforts violents et les privations, et animés d’un esprit sans failles. Les jeunes soldats étaient vus comme des adolescents, et il convenait de montrer à leur égard la mansuétude adaptée à cet âge de la vie. La guerre, pour chaque jeune soldat, devait être l’occasion « d’un développement de sa personnalité d’homme libre des entraves de la colonialisation ». La jeunesse était bien de ce point de vue phase de transition, malléable comme l’enfance et forte comme l’âge d’homme. Si la vie militaire affermit leur caractère et durcit en quelque sorte leur écorce, leur corps, leur cœur et leur esprit exigent encore beaucoup de sollicitude. Celle-ci s’attelait tout d’abord à rendre plus concrète l’appartenance à une communauté, a la communauté des combattants de la libérations, a la communauté des hommes qui s’offraient en martyr pour leur patrie.

« L’Algérie a toujours eu les meilleurs soldats du monde. » Tel était du moins l’un des mots d’ordre à employer auprès des jeunes soldats fraichement incorporaient dans les rangs de ALN.


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